"La chasse aux sorcières rouges" continue, l'HVAC et la lutte noire

Publié le par www.tpe-waltdisney-1es.com

La House Un-American Activities Committee (HUAC) est une commission d'investigation sur les activités non-américaines  de la Chambre des représentants des États-Unis créé en 1938 pour combattre les influences nazies, fascistes et communistes aux États-Unis. Son nom signifie littéralement « Commission de la Chambre sur les activités antiaméricaines ».
Lorsque la guerre touche à sa fin, Disney, l'HUAC et l'IATSE (International Alliance of Theatrical Stage Employees - Alliance internationale des employés de scène de théâtre et de cinéma des Etats-Unis) unissent leurs forces pour continuer leurs attaques contre les "surversifs" d'Hollywood.
Après guerre, la tolérance n'est plus à l'ordre du jour en Amérique, à l'image du nouveau gouvernement mis en place à Washington. Suite à la mort du président Roosevelt, son successeur Harry Truman met sur pied une commission chargée d'enquêter sur la loyauté des fonctionnaires fédéraux et oblige les administrations à interroger leurs employés et à renvoyer ceux qui présenteraient un risque pour la sécurité des Etats unis par leurs activités ou même leurs opinions en 1945.
En 1947 l'HUAC dirigée par J. Parnell Thomas, décide de lancer une vaste opération "anti-rouges" sur Hollywood et le cinéma. La commission tient neuf jours d'audiences sur la présence d'une supposée influence et propagande communistes dans l'industrie cinématographique d'Hollywood.
Dès mai 1947, le seul fait d'être convoqué pour témoigner auprès de l'HUAC est synonyme d'affiliation au parti communiste. Toute convocation entraîne une enquête du groupe des indicateurs du FBI à Hollywood, le "Compic" (communist pictures), auquel Walt Disney participe alors activement.
C'est dans ce contexte que les auditions de la HUAC sur Hollywood commencent le 20 octobre 1947, avec vingt-quatre témoins "amicaux", dont Walt Disney fait partie. Le 24 octobre Walt Disney témoigne devant la Commission et dénonce trois de ses anciens collaborateurs - Herbert K. Sorrell, David Hilberman et William Pomerance - qu'il estime être des sympathisants communistes.Le témoignage de Disney renforce le pouvoir de la liste noire qui menacealors l'ensemble de la profession. Il suffit de chuchoter le nom de quelqu'un pour qu'il se voie refuser l'accès à tout emploi.
Trois jours plus tard, le 27 octobre, ont lieu les auditions des témoins "inamicaux", scénaristes, techniciens, réalisateurs et acteurs soupçonnés d'être membre du Parti communiste ou d'avoir des relations avec lui.Ces derniers, refusant de répondre aux questions de la commission relatives à leur adhésion présente ou passée au parti communiste, sont catalogués "témoins malveillants". Seuls dix des dix-neuf témoins "inamicaux" sont entendus, les « Dix d'Hollywood » (Herbert Biberman, Lester Cole, Albert Maltz, Adrian Scott, Samuel Ortiz, Dalton Trumbo, Edward Dmytrick, Ring Lardner , John Edward Lawson, Alvah Bessie).
Eric Johson, le président de la Motion Picture Association of America (MPAA) - association des dirigeants des grands studios - exhorte les studios à s'unir et à refuser d'engager quiconque figurant sur la liste.  Selon lui, le temps était venu pour hollywood de "déclarer ouverte la chasse au communisme". Les 24 et 25 novembre 1947, les plus grands producteurs et décideurs d'hollywood se réunissent au Waldorf-Astoria à New York. La réunion a pour but de soumettre à la profession l'approbation des mesures prises à l'encontre des "dix d'hollywood". Elle se solde par une proclamation commune des participants connue sous le nom de "déclaration waldorf" et qui spécifie notamment :
"Nous renverrons, sur-le-champ, sans indemnité et irrévocablement, toute personne parmi les dix figurants au nombre de nos employés, jusqu'à ce qu'elles soient acquittées ou acceptent de coopérer avec la justice, déclarant sous la foi du serment qu'elles ne sont pas communistes [...]. Nous invitons les associations d'artistes d'hollywood à collaborer avec nous pour éliminer tout élément subversif."
La première "liste noire" sera le fait de cinquante dirigeants de studios hollywoodiens qui,  réunis au Waldorf Astoria, adoptent une résolution par laquelle ils décident "qu'aucun communiste ou subversif ne serait employé sciemment à Hollywood". Dans les jours qui suivent, les "dix d'Hollywood" sont licenciés, et une "liste noire" de tous ceux qui refusent de témoigner ou sont suspectés de sympathies communistes est établie.
Au début des années cinquante la chasse aux sorcières se généralisere et sevit sans autre forme d'opposition, sous la direction du sénateur McCarthy. À partir de 1951 la délation devient la règle, des listes noires circulent avec les noms de ceux qu'il faut écarter. Au final les listes noires concerneront plus de tois cents acteurs, scénaristes et metteurs en scène qui devront s'exiler ou se servir d'un prête-nom pour travailler.
Parmi les personnes les plus directement visées par la liste noire, certaines, comme les "dix d'hollywood", ont du purger diverses peines de prison pour refus de coopérer. D'autres, tels l'acteur John Garfield ou Herb Sorell, meurent prématurément, certains avant d'atteindre la quarantaine. Certains sombrent dans la dépression et, estimant leur carrière à jamais brisée, finissent par se suicider, notamment l'excellent acteur comique Philip Loeb. Certains, à l'image de Charlie Chaplin, quittent les États-Unis pour retrouver du travail. D'autres écrivent sous des pseudonymes ou sous le nom de collègues. Seulement un sur dix environ réussira à se reconstruire une carrière dans l'industrie du divertissement.
En 1957, la cour Suprême met fin à la chasse aux sorcières. Quant à l'HUAC elle sombre dans le ridicule à la fin des années 60. Il faut cependant attendre encore plusieurs années pour que la majorité de ceux qui s'étaient longtemps vu refuser le moindre salaire à hollywood puissent à nouveau mener une vie décente.

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Walt Disney et Mickey Mouse l'un de ses personnages considérés comme son "alter ego"

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